Les chansons
Le réveil sonne
Ce qui m’étonne cette nuit, c’est que j’y vois plus clair
Dans le jeu établi qui nous la met à l’envers
A l’envergure de nos rêves, j’aimerais lever mon verre
Il est à moitié vide, mais moi j’suis avide de lumière
Ce qui m’étonne c’est que plus rien ne m’étonne
Plus j’vois du vice des artifices plus ils arborent leurs couronnes
Les chats rugissent, les lions ronronnent
Cœurs s’assoupissent et peurs sévissent
J’aimerais tant que le réveil sonne
Le réveil sonne, (t’entends ?) le réveil sonne, (eh, t’entends ?) le réveil sonne (eh,eh, écoute !)
Ce qui m’étonne dans le noir c’est que j’me sens lucide
Je traque la vérité pour détraquer l’insipide
Car plus lourd est le silence quand il te lance des bouteilles vides
Dans le désert t’as soif de sens mais ne tombe qu’une pluie acide
(miaou !)
C’qui t’étonne c’est que plus rien ne t’étonne
Tu vois du vice des artifices et ils arborent leurs couronnes
Les chats rugissent, les lions ronronnent
Cœurs s’assoupissent et peurs sévissent
Il est temps que le réveil sonne
(bidibidip ! bidibidip !)
Le réveil sonne, (t’entends ?) le réveil sonne, (eh, t’entends ?) le réveil sonne (eh,eh, écoute !)
Le réveil sonne, (t’entends ?) le réveil sonne, (eh, t’entends ?) sonne – le réveil sonne (eh,eh, écoute !)
Toute la nuit on cherche, on veille on fait le guet
Nos deux yeux lentement s’assèchent mais le troisième est aux aguets
Toute la nuit on tend nos mains en quête de sens
On remonte le toboggan pour retomber en enfance
Le réveil sonne, (eh ouais ! ) le réveil sonne, (ouais, je sais) le réveil sonne (encore ?)
Le réveil sonne, (t’entends ?) le réveil sonne, (eh, t’entends ? ) le réveil sonne
(qu’est-ce qu’on fait ? )
Dents de loup
(tu sais les gens sont fous, les gens sont fous tu sais ?
Mais pourquoi les gens ils font rien comme ça ? Alors que ça arrive tous les jours
Les gens sont fous, les gens sont fous)
Pieds nus dans les ronces et les orties
Ton fil d’Ariane à toi est rouge
Un fin ruisseau de sang te suit
On y voit son reflet qui bouge
Il y a trois dents, trois dents de loup
Sur le fil d’or qui se balance
Autour de ton si joli cou
Petite fille loin, loin de l’enfance
Tu as couru pour fuir le loup
Ça t’a menée droit dans sa gueule
Maman dit que les gens sont fous
Mais les gens sont surtout très seuls
Il y a trois dents, trois dents de loup
Sur le fil d’or qui se balance
Autour de ton si joli cou
Petite fille loin, loin de l’enfance
(dis-moi c’est, dis-moi c’est quand ? …)
Dis, c’est quand que la honte change de camp ?
Moi, au corps à corps je ne veux pas de la loi du plus fort.
Son appétit est sans limite
Il prend tout ce que tu ne donnes pas
Et comme tu ne prends pas la fuite
Il te prend même le son de ta voix
Jusqu’au jour où tu ne vas pas à votre rendez-vous secret
Et comme toutes ses dents sont à toi il ne peut plus te dévorer
Il y a trois dents, trois dents de loup
Sur le fil d’or qui se balance
Autour de ton si joli cou
Petite fille loin, loin de l’enfance
Il y a trois dents, (petite fille) trois dents de loup
Sur le fil d’or (petite fille) qui se balance
Autour de ton (petite fille) si joli cou
Petite fille loin, loin de l’enfance (petite fille)
Je te crois
Ne me demande pas comment j’étais habillée
Je t’en prie garde-toi de m’accorder ta pitié
Encore moins tes soupçons, à plus forte raison
Ce n’est pas une preuve non que je n’ai pas dit non
Si je me tourne vers toi, c’est que tu as ma confiance
Le dire m’arrache la voix, je t’en prie aie conscience
Que chacun de tes mots est un coup de couteau
Ou bien un pansement, sur mon cœur si sanglant
Alors, si je te parle, ne me fais pas la leçon
Oui, si je t’en parle, ne me dis pas : c’est comme ça les garçons
Dis-moi :
Je te crois, je te crois, je te crois, je te crois
Je te crois je te vois
Tu n’es pas seule, tu n’es pas sale
Quoi qu’il te veuille ce n’est pas normal
Tu n’es pas seule, tu n’es pas sale
Que tu t’en veuilles, c’est ça le vrai drame
Si ça ne t’est jamais arrivé, c’est tant mieux
Seulement c’est vrai et même ça crève les yeux
Nous sommes plus nombreuses et nombreux que tu crois
C’est une femme sur dix, non, c’est une femme sur trois.
Alors, lorsqu’il t’en parle, offre-lui un instant
Il t’épargne les détails qui le tuent qui le tuent qui le tuent si souvent
Dis-lui ça :
Je te crois, je te crois, je te crois, je te crois
Je te crois je te vois
Tu n’es pas seule, tu n’es pas sale
Quoi qu’il te veuille ce n’est pas normal
Tu n’es pas seule, tu n’es pas sale
Que tu t’en veuilles, c’est ça le vrai drame
Courage
Merci d’être sur Terre avec toutes tes fêlures
tes doutes et tes colères, tes frayeurs sous l’armure
Je sais que tu te bats depuis le premier jour
Tu t’accroches au silence, tu lances des rythmes sourds.
Oui, on t’a souvent dit : « Tu n’as rien à faire, rien à faire ici »
Si, c’est clair mon ami.e, tu es le tonnerre qui déchire la nuit.
Réchappé de l’Enfer, te restent les brûlures
Ton cœur est sans frontière, tout te caresse ou te torture
Je sais qu’ils ne voient pas les vents que tu affrontes
mais la Lune est avec toi, entends : la marée monte
Oui, on t’a souvent dit : « Tu n’as rien à faire, rien à faire ici »
Si, c’est clair mon ami.e, tu es le tonnerre qui déchire la nuit.
Il faut du courage, le cœur et la rage
pour danser sous l’éclair, pour vivre dans le carnage
devenir le tonnerre qui vibre dans le naufrage
Oui, on t’a souvent dit : « Tu n’as rien à faire, rien à faire ici »
Si, c’est clair mon ami.e, tu es le tonnerre qui déchire la nuit.
Oui, on t’a souvent dit : « Tu n’as rien à faire, rien à faire ici »
Si, c’est clair mon ami.e, tu es le tonnerre qui déchire la nuit.
Les lionnes
À nous les lionnes au cœur de ciel
Sueur de miel où l’océan frissonne
A nous guerrières torrents de lave fauve et suave
Fleuve de lumière
C’est l’ère des lionnes
À nous les lionnes
Dont les racines saignent
Que les courants étreignent
En qui la terre résonne
À nous les lionnes
Qu’on a fait taire
Dressées à plaire
Laissées aphones
C’est l’ère des lionnes
A nous à nous
Ah non plus jamais à genoux
A nous à nous
C’est l’ère des lionnes
À nous les lionnes
Aux lionceaux adorés
A tout le sang versé sans l’absent à la couronne
A la mémoire de la majesté de notre histoire
À cette histoire volée
A cette histoire violée
A ce continent oublié
A l’ombre des portraits
A tous les discours qui cachent
A tous les discours qui fâchent
A nous à nous
À Rosa Parks et Louise Michel, à Patti Smith, et Vandana Shivah, à Toni Morrison, Arundhati Roy, Olympe de Gouges, Miriam Makeba.
À celles qui ont fait l’histoire et à celles qui la font
à Simone de Beauvoir et à Lola Lafon
à Gisele Halimi, Maria Skłodowska-Curie
Nina Simone, Sappho, Simone Veil, Agnès Varda
Moira Millan, Wu Zetian
A toutes celles qu’on a évincées des répertoires
Académie française et conservatoires
Aux travaux volés aux noms effacés
Camille Claudel, Emilie du Châtelet
A celles qui sauvent les petites filles de l’excision
Celles qui aident d’autres à avorter malgré les interdictions
A Halima Issé, Malala Yousafzaoui
Celles qui sont mortes pour être nées filles
Et celles qui sont mortes pour n’être pas nées filles
Marisol Cuadras, Christine Jorgensen et Laverne Cox
Pour toutes celles qui se sont battues
Pour tous ceux qui les ont soutenues
J’aimerais faire
pas une minute de silence mais du bruit
Pour que plus jamais on oublie
Pour raviver les archives
Pour les enfants qui arrivent
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